La neuvième maison, Leigh Bardugo
Thriller, Fantasy
★★★★☆
TW : Relation abusive, sang, mort, trauma, alcool, drogue, overdose, viol, blessures sérieuses, violence
Voilà l’effet qu’avait la magie : elle révélait la personne que vous étiez avant que la vie ne vous retire vos croyances en l’impossible. Elle redonnait aux enfants solitaires, le monde qu’ils désiraient de toutes leurs forces.
De quoi ça parle ?
Alex Stern, 20 ans, la seule survivante d’un massacre inexpliqué, se voit offrir la chance d’intégrer l’université de Yale. Elle est en même temps recrutée par une société secrète, Lethe, la neuvième maison qui supervise huit autres maisons magiques dans lesquelles des personnalités pratiquent la magie. Alex a été choisie car elle peut voir les fantômes, les posséder et voler leurs pouvoirs.
Ce que j’en pense ?
J’ai beaucoup entendu parlé de cette autrice mais également de ce roman dont la sortie était très attendue. Leigh Bardugo, connue majoritairement pour sa saga jeunesse Six of Crows et son Grishaverse, se lance ici dans un roman adulte, mêlant le thriller et la fantasy, que j’ai beaucoup aimé. Une histoire de fantômes, de sociétés secrètes, de magie, le tout au sein de la prestigieuse université de Yale, rien ne pouvait plus me donner envie !
L’ambiance était idéale pour mes nuits d’Automne, un poil effrayante, juste ce qu’il faut pour me faire parfois frissonner, moi qui suit la plus grande trouillarde de la Terre. J’ai adoré le cadre dans lequel l’autrice situe son intrigue. On se retrouve donc plongés dans une histoire mêlant différentes confréries secrètes utilisant une magie parfois très sombre. Il faut dire que j’ai toujours été attirée par les histoires se déroulant dans de grandes universités, et encore plus lorsqu’il s’agit de sociétés secrètes. Ajoutez-y une bonne dose de magie et me voilà comblée !
J’ai pourtant eu beaucoup de mal à rentrer dans l’histoire. Je dois vous le dire, le début de ma lecture a été laborieux. Pourquoi ? Je pense que c’est principalement dû à l’univers qui met du temps à se mettre en place, et au fait que l’on doit assimiler plusieurs personnages en même temps qu’un grand nombre de sociétés ainsi que chacune de leurs caractéristiques, le tout dans une double temporalité qui n’aide pas forcément à la compréhension.
C’était assez frustrant d’ailleurs, parce que je sentais que j’étais face à un roman qui allait me plaire et dont l’univers me plaisait beaucoup, et pourtant je n’arrivais pas à être assez concentrée pour en profiter pleinement. Mais passées les 100 premières pages environ, je suis rentrée pleinement dedans pour ne plus le lâcher jusqu’à la toute fin.
Contrairement à certains lecteurs, je n’ai pas eu de mal avec Alex, notre personnage principal. Je l’ai trouvée bien construite, assez complexe, et je m’y suis rapidement attachée. Darlington, quant à lui, m’a intéressé, mais je l’ai trouvé finalement peu présent, et peu exploité. J’espère qu’il le sera davantage dans la suite de cette saga, même si je ne me fait pas vraiment de soucis au vu de la fin de ce premier tome.
Les personnages secondaires ont tous leurs importances, et je pense que les différentes relations qui lient les personnages tendent à s’intensifier par la suite, ce qui serait un vrai plus pour étoffer cette intrigue déjà bien dense.
J’ai également apprécié la traduction qui, je pense, retranscrit bien le style de l’autrice. J’aime d’ailleurs toujours les doubles temporalités dans les romans, et j’ai trouvé qu’elle remplissait son rôle à merveille : elle installe une tension et une aura de secret qui nous pousse à en vouloir davantage, à lire rapidement pour savoir le fin mot de toute cette histoire. La disparition de Darlington est notamment très bien gérée, tout comme l’histoire personnelle et bien mystérieuse de Stern.
Quelques longueurs viennent tout de même un peu peser sur ce roman qui contient déjà beaucoup d’éléments à assimiler. Cela peut rendre la lecture plus difficile et décourager certains lecteurs. Mais si on s’accroche, je trouve que l’histoire en vaut vraiment la peine !
Un roman que je conseille vivement et qui rappelle une certaine esthétique Dark Academia qui marche bien en ce moment. Mais attention tout de même aux âmes les plus sensibles, La Neuvième Maison n’est pas un roman facile et certains thèmes ou certaines scènes peuvent être difficiles à lire.
Une lecture parfaite sous un plaid (quelle lecture n’est pas parfaite pour s’enrouler dans un plaid me direz-vous ?), à déguster lentement pour profiter de toutes ses complexités !
Mors irrumat omnia. La mort nous baise tous.
Où l’acheter ? Leslibraires.fr